Biographie.
Obinna Igwe, dit « OBI BORA », est nigérian. Il a 33 ans et appartient à l’ethnie Igbo du sud-est du
Nigéria. Obi a quitté son pays en 2010, pour tenter sa chance en Europe, fuir la misère, la
violence…
Il voyage jusqu’au Maroc. Cinq fois il tente d’entrer sur le territoire espagnol de la Ceuta,
ville européenne enclavée en plein Maghreb, pointe sud du Détroit de Gibraltar. Cinq fois il
se fait reconduire à la frontière algérienne. Obi ne renonce pas, et préfère « mourir en
marchant que de rester sur place et abandonner ». La sixième tentative est la bonne. On ne
peut pas franchir le mur séparant le Maroc de l’Espagne, il faut le contourner par la mer.
Obi, en pleine nuit entre dans l’eau depuis la plage marocaine, nage vers le large pour éviter
les patrouilles, puis mets vers le cap vers le nord. Il nage ainsi dans l’obscurité, longtemps.
Quand il regagne, épuisé, la plage, il est à Ceuta : en Espagne, en Europe.
Le voilà sur la terre convoitée. Mais la désillusion est immédiate. S’en suivent alors des
années de clandestinité, de galère. L’Espagne, la France, la Suisse, l’Italie, Obi change
régulièrement de pays.
Expulsé d’Italie en 2017, il s’installe alors à Genève où il vivra 2 ans. Puis un ami lui conseille
de se rendre en France. Eté 2019, Obi s’installe à Lyon, dans le Collège Maurice Scève, un
établissement désaffecté en attente de démolition dans le quartier de la Croix-Rousse. Obi
vient ainsi grossir les rangs des quelques 400 migrants africains ayant trouvé un refuge
provisoire dans ce squat en plein centre ville.
Septembre 2019, Obi y fait la rencontre de Cédric de la Chapelle, musicien lyonnais, voisin
du squat Maurice Scève. Ensemble, ils parlent musique. Obi explique à Cédric qu’il compose
et enregistre des chansons sur un ordinateur portable qu’il garde toujours sur lui.
Impossible de s’ancrer nulle part : Obi a choisi la musique comme dernier territoire, et
enregistre des titres sur un petit ordinateur dont il ne se sépare jamais.
Il raconte son quotidien de migrant, les galères, la discrimination, et l'espoir qui subsiste,
toujours. D’une liberté et d’une modernité folle, ses sons mélangent rap, electro, afro trap,
soul…
Cédric décide d’accompagner Obi dans son acte de création, en l’aidant à finaliser les titres
d’Obi, composés et enregistrés depuis le squat.
Mixé par Stan Neff (Christine & The Queens, Polo et Pan…), masterisé par Antoine Chabert
(Daft Punk…) « Slave We » est le premier titre d’Obi (sortie le 21 octobre 2020)